PAR RUISEN
Au XIXe siècle, avec le développement rapide du capitalisme, les capitalistes employaient un grand nombre de travailleuses pour effectuer le même travail que les hommes, mais leurs salaires ne représentaient que la moitié ou le tiers de ceux des hommes. Les ouvrières travaillent seize ou sept heures par jour, sans jours de repos ni sécurité du travail, et leur situation est tragique. Le 8 mars 1857, des ouvrières de New York organisèrent une manifestation contre l'environnement de travail inhumain, le système de travail de 12 heures et les bas salaires, mais furent assiégées et dispersées par la police. En mars 1859, ces femmes créèrent leur premier syndicat. Le 8 mars 1908, 1 500 femmes manifestèrent à New York pour réclamer une réduction du temps de travail, une meilleure rémunération, le droit de vote et l'interdiction du travail des enfants. Leur slogan était « Du pain et des roses » ; le pain symbolise la sécurité économique, tandis que la rose symbolise une meilleure qualité de vie. En mai, le Parti socialiste des États-Unis décida de faire du dernier dimanche de février la Journée nationale des femmes.
En août 1910, des représentantes de 17 pays participèrent à la Deuxième Conférence internationale des femmes socialistes. Lors de cette réunion, Clara Caitkin, fondatrice du Parti communiste allemand et l'une des fondatrices de la Deuxième Internationale, universellement reconnue comme « mère du mouvement féministe international », et secrétaire de cette dernière, proposa à l'Assemblée générale de proclamer le 8 mars, jour des manifestations des Américaines, Journée internationale des femmes, afin d'unir et de mobiliser la majorité des travailleuses du monde entier contre la guerre, l'oppression et la libération. La proposition fut adoptée à l'unanimité. Parallèlement, la conférence formula des propositions visant à mettre en œuvre le système de travail de huit heures, l'égalité de rémunération pour un travail égal, la protection des femmes et la protection du travail des enfants. Les déléguées présentes à la réunion déclarèrent que chaque année, le 8 mars, les femmes de tous les pays seraient déterminées à lutter pour l'égalité des droits de toutes les femmes et à « lutter pour la paix mondiale à tout prix et à tout sacrifice ».
En 1911, lors de la commémoration de la première Journée internationale des femmes, des travailleuses d'Allemagne, d'Autriche-Hongrie, du Danemark, des États-Unis et d'autres pays organisèrent des manifestations pour célébrer cette journée. Plus d'un million de femmes et d'hommes participèrent à divers rassemblements. Outre le droit de vote et d'exercer des fonctions publiques, l'assemblée exigea également le droit au travail, à la formation professionnelle et à la fin des discriminations à leur égard sur le lieu de travail. Les femmes russes choisirent d'organiser des grèves et des manifestations le dernier dimanche de février 1913 pour célébrer leur première Journée internationale des femmes. Des femmes d'autres régions d'Europe organisèrent également un rassemblement le 8 mars ou aux alentours de cette date pour exprimer leur protestation contre la guerre ou leur solidarité avec leurs « sœurs ».
La première commémoration du 8 mars par des femmes chinoises remonte à 1924. Sous l'impulsion du PCC, des travailleuses de Canton se sont jointes à des femmes opprimées de tous horizons pour organiser une réunion commémorative. Cette conférence a clarifié l'importance de la commémoration du 8 mars, dénoncé la double oppression des femmes par le féodalisme et l'impérialisme, et appelé les femmes à se mobiliser pour la révolution. Elle a lancé des slogans tels que le renversement de l'impérialisme, le renversement des seigneurs de guerre, l'égalité des salaires pour un travail égal, la protection du travail des enfants et des femmes enceintes, l'interdiction du mariage précoce, de la polygamie, de la domesticité et des concubines, l'abolition de la prostitution, l'instauration d'une loi sur la protection de l'enfance et la lutte pour la libération des femmes. Une manifestation a eu lieu à l'issue de la réunion. Après 1925, les commémorations du 8 mars se sont progressivement multipliées dans les grandes villes. En 1949, le gouvernement populaire central de Chine a décidé de proclamer le 8 mars Journée de la femme. Ce jour-là, les femmes de tout le pays ont bénéficié d'une demi-journée de congé et diverses activités commémoratives ont été organisées dans tout le pays.
Les Nations Unies ont commencé à célébrer la Journée internationale des femmes en 1975, reconnaissant ainsi la tradition des femmes ordinaires luttant pour une participation égale à la société. En 1997, l'Assemblée générale a adopté une résolution demandant à chaque pays de choisir un jour de l'année pour proclamer la Journée des Nations Unies pour les droits des femmes et la paix mondiale, conformément à son histoire et à ses coutumes nationales traditionnelles. Cette initiative des Nations Unies a permis d'établir un cadre juridique national pour l'égalité des sexes et de sensibiliser le public à l'urgence d'améliorer la condition des femmes sous tous ses aspects.
Date de publication : 08/03/2018